Les odeurs mi-spleen, mi-guillerettes du printemps

 

Entre le spleen de fin d’hiver marqué par la grisaille et quelques giboulées de mars qui durent jusqu’en avril - et parfois plus lors des mauvaises années, et la jubilation du printemps venant avec l’odeur ambiante des premiers soleils et du bourgeon qui se réveille, difficile de trouver un peu de stabilité dans cette poésie changeante du jour au lendemain.

Chez Bontemps, on l’appelle le spleen-bienheureux de mi-saison.

Et, comme pour mieux vivre ce moment aussi fatiguant que réjouissant, nous avons eu envie de mettre des mots et des odeurs sur ce passage de mi-saison pour en apprécier toute sa poésie.

 

AGENDA

Le sentiment du printemps : quelque chose comme un spleen joyeux

Si le spleen-bienheureux avait une odeur…

3 odeurs du printemps sélectionnées pour la mi-saison

Remède de comptoir pour mieux vivre le spleen-bienheureux de mi-saison

 
 

© Marloes Hilckmann sur Unsplash

LE SENTIMENT DU PRINTEMPS : quelque chose comme un spleen joyeux

 

© Mathilde Laguarrigue

 
 
 

Il est fou ce sentiment. Il est aussi agréable que décourageant. Il nous met sens dessus dessous, ce sentiment de mi-saison, cet entre-deux entre la fin de l’hiver et le début du printemps.

L’intensité de ce sentiment-là réside dans la dualité qu’il nous fait vivre : un mélange de spleen et d’allégresse. Un jour, le ciel est gris, les nuages semblent lourds et la pluie, pressée de s’en évader. Jusqu’à ce qu’elle s’évade franchement – ou pire, sous forme de bruine en collaboration avec un vent sournois. Le soleil en berne comme notre esprit, qui nous murmure qu’il n’a « pas envie aujourd’hui ». La perspective d’une journée compliquée où tout ce qui va de travers semble s’accumuler ne donne évidemment pas la force de s’y engager.

Et puis, le lendemain, le ciel s’habille d’un bleu à en faire sourire les yeux. Un bleu nouveau, parfait, avec, de temps en temps, quelques crayonnés blancs d’avions voyageurs et des points noirs dansants d’oiseaux volants. Aujourd’hui, le temps est radieux, et la perspective est bien sûr merveilleuse où tout semble possible, facile. Le soleil chatouille chaque partie du corps de ses rayons tiédis, toujours un peu timides en cette fin d’hiver. Mais les premiers chants des oiseaux font office de notification sonore pour nous dire qu’il arrive, le printemps. Oui, là on y est, et on est bien.

On ne sait pas sur quel pied danser. Les changements de saison font toujours cet effet. L’une prend son temps pour se terminer, quand l’autre met du temps à démarrer. Chez Bontemps, c’est une poésie qu’on aime apprécier sous tous ses aspects, des images aux ressentis, des bruits aux odeurs.

SI LE SPLEEN-BIENHEUREUX AVAIT UNE ODEUR…

Si le spleen-bienheureux avait une odeur, elle serait une odeur de printemps, évidemment. Mais comme toujours, il y aurait mille et un parfum possible pour transmettre ce sentiment de spleen et de félicité de mi-saison.

Chez Bontemps, nous sommes partisans d’imaginer cette odeur avec toutes ces facettes, aussi nostalgiques que bienheureuses, pour nous accompagner dans ce passage de vie. Puisqu’il n’y aurait pas de si belle poésie : sans le spleen, pas d’allégresse.

© Mathilde Laguarrigue

 

Une odeur qui soit aussi contrastée que floue, aussi douce qu’intense. Entre la lourdeur d’un nuage et la légèreté après une giboulée. Entre la chaleur du soleil et la fraicheur de la pluie. Entre le végétal et le pavé en ville. Entre la minéralité et la douceur. Entre des parfums de fin d’hiver, chauds et boisés, et des parfums printaniers, frais et verts. Elle se terminerai sur une note positive, annonçant l’arrivée du printemps, avec un parfum de campagne annonçant les pique-niques au milieu des fleurs des champs.

 

Quelle est l’odeur de votre printemps, celle qui vous prend par les sentiments ?

 
 

3 ODEURS DE PRINTEMPS SELECTIONNEES POUR LA MI-SAISON

Voici les 3 odeurs soigneusement sélectionnées par Bontemps Paris pour ressentir le spleen-bienheureux du printemps :

 
 
  • Elles arrivent sans prévenir les giboulées. Il y a un gros nuage, bien dodu, moins de soleil. Ça passe. Et le soleil reprend. Soudain, un nuage hésitant mais « bien fait », se perce d’un coup. C’est la douche. Juste avant, on sent l’air plus sombre, plus lourd, plus minéral. Vient ensuite la fraicheur avec une odeur humide. Ça sent juste l’envie de se mettre au sec.

    L’odeur est encore plus intense quand la pluie s’est arrêtée de tomber. Le soleil reprend du service et réchauffe l’humidité ambiante. D’un coup, ça sent le trottoir, la route mouillée. Elle est passée, la giboulée, et juste après son passage, elle envahit l’air de son parfum minéral avec une odeur d’humidité un peu tiède, ni trop chaude, ni trop fraîche.

  • Au début du printemps les premiers soleils n’ont pas la même odeur que ceux qui rayonnent à la fin du printemps. Il y a toujours, au départ, cette fraîcheur dans les premiers soleils : elle les rend plus vivaces, plus pointus, ça leur donne une intensité différente sur la peau, le visage, le corps.

    Dans l’air, il y a comme cette odeur typique de la douceur du temps, entre le végétal et les premières odeurs de fleurs, entre le chaud et le frais, entre le sec et l’humide. Une odeur qui réveille, qui dynamise et nous rend vivant, et en même temps, celle qui invite à savourer la vie qui reprend, à ralentir et prendre le temps. Ce qu’on aime dire à ce moment-là c’est : « ça sent le printemps ».

  • Cette odeur d’herbe coupée nous rappelle le printemps parce qu’on est propice aux premiers pique-nique assis dans l’herbe, au milieu des sandwichs et des premiers bouquins à lire dehors. On y va sans en avoir conscience : la main touche machinalement l’herbe verte à côté de la couverture de pique-nique – parce que c’est un peu humide quand même – et arrache en tournicotant quelques brins d’herbe fraîche. Il ne manquerait plus que quelqu’un passe la tondeuse pas loin, et là, on y est.

    C’est une odeur campagnarde, acérée, pointue, vivace, végétale, fraîche, galvanisante, qui nous prend le nez et nous met instinctivement en joie ; les beaux jours sont là, quelques mélodies d’oiseaux en accompagnement, et c’est la vie qui reprend, dans une certaine douceur – c’est surement cliché, mais qu’est-ce que c’est bon cette odeur d’herbe coupée.

 
 

REMEDE DE COMPTOIR POUR MIEUX VIVRE LE SPLEEN-BIENHEUREUX DE MI-SAISON

On aurait tendance à dire : « concentrez-vous sur le côté joyeux ». Enfin, la solution est tentante de faire l’autruche face au spleen ambiant, mais peu réaliste à notre goût puisque la grisaille est bien là. Se morfondre dans un spleen hasardeux est un sentiment qui prend du temps. Difficile de lui résister parfois, tellement il est bon de relâcher nos attentes envers le quotidien de la vie ou le printemps qui tarde à venir.

© Alena Torgonskaya sur Unsplash

 
 
 

Voici quelques possibilités de remède de comptoir pour mieux vivre le retard du printemps sur l’hiver avec son spleen-bienheureux de mi-saison :

Si l’on va chercher du côté des philosophes, le sage Sénèque nous conseille cette technique tout à fait connue : « la vie, ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie ». Alors, accordez-vous donc du bon temps… (oui, on est plutôt bien placé pour le dire).

Si l’on interroge les artistes, l'auteure-compositrice et interprète Vanille Clerc reconnaît que « Paris, c’est froid, c’est chagrin » et qu’il suffirait simplement de foutre le camp pour suivre le soleil.

Chez Bontemps, le remède de comptoir serait peut-être celui-ci : soyez vivants, vivez la grisaille à votre manière, portez des nu-pieds si ça vous enchante, buvez un chocolat chaud si ça vous chante. Et au besoin, portez du parfum : il mettra de la couleur dans le film en noir et blanc de cette grisaille accrochée au ciel.

 

Pour vous, c’est quoi le remède quand le printemps est en retard et que l’hiver s’éternise ?

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