L’ODEUR DES GIBOULEES
PRENDRE l’ODEUR dES GIBOULEES par les sentiments
On dit d’elles, en général, qu’elles ne préviennent pas, elles arrivent d’un coup sans qu’on s’y attende. C’est peut-être plus vrai en mars lorsque le temps, peu confiant, vacille entre soleil et pluie.
Mais il se trouve, qu’en y prêtant attention, les giboulées, qu’elles soient de mars ou d’été, font plutôt preuve d’élégance en annonçant subtilement leur venue. Quand l’averse, elle, peut se montrer plus sournoise en se pointant sans prévenir.
Tandis qu’une giboulée arrive généralement en fanfare, avec son apparat nuageux, empruntant les couleurs d’une palette ténébreuse, allant du gris argenté au gris sidéral en passant par un bleu orageux jusqu’au noir profond.
L’air est lourd, tellement lourd qu’il impose un silence chez tous les passants. Le ton est sérieux, quasi plombant. Sans être là, sa présence se fait ressentir, partout, dans le moindre grain de peau.
Maintenant, on étouffe et on ne sent presque plus rien, jusqu’au point de bascule. Cet instant précis où elle invite à son bras, un souffle confiant, un peu trop sûr de lui.
Ce vent-là, on ne peut pas le rater. Il se lève avec assurance, doucement d’abord, et fait danser quelques feuilles frêles, un peu de poussière et nos cheveux lâchés. Puis, il se donne un air de mini-tornade et, comme s’il nous mettait une main dans le dos, nous pousse pour avancer plus vite.
Il nous prévient que ça arrive en nous apportant cette information incontestable : l’odeur de la pluie, celle qui vient de loin. On ne la voit pas mais on la sent, cette odeur minérale, fraîche, métallique, accentuée par des odeurs de bitume humide, presqu’un peu renfermées, et en même temps si addictives.
L’air se fait moins chaud d’un coup.
La palette de couleurs baisse encore d’un ton, jusqu’à se faire synonyme avec la tombée de la nuit. En quelques coups de vent intimidant, bien plus frais lui aussi, le ton monte et gronde. Oui, maintenant, on fait moins les malins. Une goutte de pluie tombe et claque la peau ou le sol – on l’attendait d’ailleurs, cette première goutte, on ne savait seulement pas quand exactement.
Avec raison, on se dit que c’est maintenant, c’est le moment. Et c’est peut-être ça qui ne prévient pas : à quel moment le déluge adviendra ? Il n’est pas conseillé de perdre son temps à le deviner puisque les signes avant-coureurs se sont manifestés depuis un moment pour s’y préparer.
Ainsi, la giboulée arrive.
Elle est agressive au départ, comme une montée de colère, puis elle se calme tout en étant toujours intense, comme des pleurs incessants, jusqu’à ralentir doucement, et à s’arrêter quelques dizaines de minutes plus tard. Là où elle est la plus impressionnante, c’est juste avant, quand elle se prépare.
La vie s’arrête le temps qu’elle passe, et une fois passée, la vie reprend. Les oiseaux chantent à nouveau. Les passants ressortent timidement sur les trottoirs et les voitures s’approprient les rues avec un peu plus de lenteur.
Le ciel au loin se dénude et dévoile un peu de son bleu. La giboulée nous laisse en arrière-ton cette odeur qu’on sentait avant qu’elle n’arrive : l’odeur du trottoir mouillé, de la pierre calcaire trempée, de la route goudronnée humide, du temps frais avec les arbres et les parcs rincés par l’eau de pluie.
Une fois passée, elle fait flotter dans l’air son parfum tout en sensualité.
TOUT SAVOIR SUR L’ODEUR DU PLAID TOUT DOUX EN PARFUMERIE FINE
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L’odeur de giboulées en parfumerie est la re-création d’une odeur, que l’on appelle “accord”, recomposée par la main de l’Homme à l’aide de différentes matières premières issues de la palette du parfumeur, qu’elles soient d’origine naturelle ou reconstituées en laboratoire.
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AU NEZ
Facette “linge propre”, entre la fraîcheur de la lessive et la chaleur d’un fer à repasser, mêlée à la sensation agréable d’un cachemire tout doux et duveteux ayant un peu de vécu, à l’effet doudou”, donné par les notes “musquées”.
PAR LES SENTIMENTS
Réconfortant, sécurisant, tendre, doux, enveloppant, chaleureux, silencieux, serein et pantouflard.
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Minérale et aquatique